En effet à l’heure où l’argent est roi dans le sport notamment professionnel, l’épreuve des 100 km de Millau a résisté à cette mode et continue à être une épreuve où le mot amateurisme a gardé toute sa signification. Comme l’avaient voulu ses initiateurs, le premier comme le dernier reçoivent la même récompense, un souvenir ainsi qu’un diplôme attestant de leur performance. Millau reste à ce niveau là une référence. Les 100 km de Millau sont à ce niveau là une véritable course populaire et conviviale qui permet au coureur du dimanche de côtoyer la vedette de la spécialité, elle-même très abordable contrairement à ce qui se passe dans d’autres disciplines. Une ligne de conduite qui continue à être celle des organisateurs même si dans d’autres disciplines comme le marathon ou les grands trails, les primes de départ ou à l’arrivée sont désormais monnaie courante. C’est peut être une des raisons pour laquelle, les 100 km de Millau réunissent encore après cinquante années d’existence, un nombre aussi important de concurrents, venus pour la plupart relever un défi personnel, celui de parcourir 100 km, une distance qui reste mythique comme l’épreuve millavoise éponyme.
Roquefort, jambon et champagne !
Cela étant et pour être le plus précis possible, il convient de signaler qu’à deux reprises, un concurrent a eu droit à une récompense supplémentaire mais celle-ci n’a jamais été attribuée par l’organisation. Ainsi lors de la première édition, le dernier de l’épreuve, un certain R.Gerin a reçu un Roquefort de la part des paysans du Larzac qui luttaient à ce moment là contre l’extension du camp militaire. La deuxième fois, c’est le vainqueur de l’épreuve, l’italien Gennari qui a eu droit à un carton de six bouteilles de champagne et un jambon de pays. Il semble qu’une incompréhension due à une mauvaise interprétation de la traduction soit à l’origine de cette anecdote. Afin que tout rentre dans l’ordre avec celui qui venait d’établir un nouveau record de l’épreuve, Bernard Vidal qui avait cette année là pris un peu de recul avec l’organisation de l’épreuve, est allé dans sa cave et a rapporté un jambon de pays et un carton de cinq bouteilles de champagne qu’il a offert à titre personnel à Gennari. Depuis ces deux anecdotes, aucun vainqueur n’a eu droit à un traitement particulier. D’ailleurs aucun des spécialistes qui viennent faire les 100 km de Millau, savent à quoi s’attendre, ils ne réclament jamais rien, ni avant la course, ni après. Une victoire à Millau est souvent pour eux le succès nécessaire pour être reconnu dans le monde des cent bornards et souvent synonyme à une qualification pour les championnats du Monde de la spécialité en équipe de France.